Inter-signifiance

Le terme d’inter-signifiance a été forgé par Lacan qui l’a substitué au terme d’intersubjectivité. En effet, puisque les relations entre sujets se déroulent par l’intermédiaire des représentants que sont les signifiants dans le langage, il est plus adéquat de parler d’inter-signifiance (ellipse de langage pour dire interaction signifiante), plutôt que d’intersubjectivité.

Le langage est la cause de l’inter-signifiance et de l’inconscient qui en découle. L’inter-signifiance désigne la relation d’un signifiant (représentant un sujet) à un autre signifiant (représentant peut-être un autre sujet). Cela implique que la structure est nécessaire pour l’établissement des relations. Cela signifie aussi que divers modes de relations entre les sujets correspondent à différents types de structures, que l’on peut répertorier en tant que diverses formes de lien social.

Afin d’insister sur le fait que le sujet humain est dépendant des signifiants qui le représentent, Lacan emploie l’écriture « le sujet ex-siste ». L’ex-sistence du sujet se passe en dehors (ex-), dans l’inter-signifiance ; mais en même temps, « n’étant que représenté, le sujet n’est pas là ».

L’inter-signifiance est structurelle. Elle supplée à l’intersubjectivité, car les relations entre les sujets humains s’accomplissent « par l’intermédiaire du système des signifiants », c’est-à-dire dans le champ du langage, et non pas par rapport à un partenaire petit autre. Alors que l’intersubjectivité de la psychologie est une relation duelle de connivence ou d’affrontement, l’inter-signifiance est une relation ternaire dans laquelle le langage est toujours présent entre les signifiants.

La présence permanente du langage dans l’inter-signifiance est l’inconscient.

 

Références